Mark Lanza With Anne Tolkkinen




Mark Lanza est concepteur sonore chez Sony Pictures Entertainment et président de l'organisation Motion Picture Sound Editors. Son travail peut être entendu sur des films célèbres comme Independence Day et Tueurs nés (Le Meurtre dans le sang au Québec), ainsi que sur des séries télévisées populaires comme Homeland et Philip K. Dick's Electric Dreams (Rêves électriques de Philip K. Dick au Québec). Nous avons récemment eu l'occasion d'interroger Lanza sur son expérience dans ce secteur, sur sa façon d'aborder les différents types d'enregistrement, sur les outils qu'il utilise et sur ce qui l'enthousiasme dans l'avenir du son.

Mark Lanza Candid

Comment avez-vous commencé à vous intéresser au son ?


Totalement par accident, en fait. J'allais à une école de programmation informatique et dans un cours, j'ai rencontré un gars qui faisait du son en postproduction. C'était à une époque où les choses se faisaient en analogique et où les gens montaient les films à la main, mais il voulait pouvoir utiliser des ordinateurs pour le faire. Je lui ai programmé une base de données pour qu'il puisse classer ses effets sonores, et au bout d'un moment, il m'a dit : « Je pense utiliser des ordinateurs pour faire le montage sonore. Ça te dirait de m’aider ?

Il travaillait chez Soundelux. J'y ai commencé en octobre 88 comme assistant et en quelques années, j'ai fini par concevoir des effets sonores. Les gens me détestent toujours pour la rapidité à laquelle ma carrière a décollé, mais le premier film sur lequel j'ai travaillé est Né un 4 juillet d'Oliver Stone. Avec une plate-forme numérique, vous pouvez faire des choses beaucoup plus « fun ». Vous pouvez manipuler le son de tant d'autres façons. Nous avons donc essayé tous les trucs de design, ralenti les hélicoptères, les balles et tout le reste. Et c'est ainsi que j'ai commencé. Puis d'autres monteurs ont commencé à passer au numérique. Un certain nombre ont quitté le secteur, mais beaucoup de bons monteurs l’ont adopté lorsqu'ils ont vu ce que ces outils pouvaient faire.


Quels équipements Zoom utilisez-vous ?


J'ai à peu près tout l'arsenal de Zoom. J'ai le F1, le H3-VR, le H6 et tous les accessoires, y compris le micro canon stéréo et les micros X/Y sur suspension antichoc. J'ai également le F6, le F8, le F8n et le F-Control.

J'aime bien poser beaucoup de micros lors d'une séance. Avec les nouveaux enregistreurs comme le F8n, j'ai huit entrées, et j'aime en utiliser le plus possible parce que cela me donne à la fois plus d’options et des sécurités. Micros à main, micros sur pied, micros plaqués sur des voitures ou des armes, micros de contact collés sur des objets. C'est formidable d'avoir autant de canaux. S'il y a une surface, je mets un micro dessus.

Comment avez-vous commencé à vous intéresser au son ?


Totalement par accident, en fait. J'allais à une école de programmation informatique et dans un cours, j'ai rencontré un gars qui faisait du son en postproduction. C'était à une époque où les choses se faisaient en analogique et où les gens montaient les films à la main, mais il voulait pouvoir utiliser des ordinateurs pour le faire. Je lui ai programmé une base de données pour qu'il puisse classer ses effets sonores, et au bout d'un moment, il m'a dit : « Je pense utiliser des ordinateurs pour faire le montage sonore. Ça te dirait de m’aider ?

Il travaillait chez Soundelux. J'y ai commencé en octobre 88 comme assistant et en quelques années, j'ai fini par concevoir des effets sonores. Les gens me détestent toujours pour la rapidité à laquelle ma carrière a décollé, mais le premier film sur lequel j'ai travaillé est Né un 4 juillet d'Oliver Stone. Avec une plate-forme numérique, vous pouvez faire des choses beaucoup plus « fun ». Vous pouvez manipuler le son de tant d'autres façons. Nous avons donc essayé tous les trucs de design, ralenti les hélicoptères, les balles et tout le reste. Et c'est ainsi que j'ai commencé. Puis d'autres monteurs ont commencé à passer au numérique. Un certain nombre ont quitté le secteur, mais beaucoup de bons monteurs l’ont adopté lorsqu'ils ont vu ce que ces outils pouvaient faire.

Quel genre de travail sur le son avez-vous fait tout au long de votre carrière, et comment en êtes-vous venu à être concepteur et superviseur sonore ?


J'ai toujours aimé les effets secondaires qu’ont les choses. J'ai commencé dans le cinéma et pendant environ huit ans, je n'ai fait que des longs métrages, des publicités pour le Super Bowl et une poignée de clips musicaux, dont certains de Michael Jackson, sur lesquels il était très amusant de travailler. J'ai fait quelques dessins animés dans le studio d'un ami, puis je me suis retrouvé à faire Nash Bridges et The Shield. Ce sont les premières séries télévisées sur lesquelles j'ai travaillé, et c'était génial.

J'ai supervisé mon premier film pour Bryan Singer en 1993 et j'ai continué à le faire sporadiquement pendant un certain temps. Maintenant, je me consacre presque entièrement à la supervision. En tant que superviseur du son, je dois m'assurer que tout fonctionne, en sachant ce que le réalisateur et le producteur souhaitent obtenir. Si c'est mon premier projet avec un réalisateur, alors je fais les repérages avec lui et je lui pose beaucoup de questions. Je peux proposer quelque chose de vraiment intéressant, mais si ce n'est pas ce qu'ils veulent, alors tout ça ne sert à rien.

Mark Lanza Candid

Quel appareil utilisez-vous pour l'enregistrement ?


C'est à coup sûr le H6. C'est le plus rapide à démarrer pour que je puisse commencer à enregistrer dès que j'entends quelque chose d’intéressant. Je n'ai pas le temps de chercher des micros, des câbles et tout le reste. Je l'attrape, je mets le micro en marche et je suis prêt. Si quelque chose se passait devant chez moi en ce moment et que je voulais l'enregistrer, je pourrais le faire en 30 secondes. Je ne peux pas vous dire combien de fois j'ai fait cela. J'ai même une petite poignée qui fait barrière à tous les bruits de choc, et j'ai aussi la fixation X/Y avec le stabilisateur.

Je peux aussi y brancher mes micros Schoeps et ils sonnent vraiment bien. Il tient dans la main, mais c'est un enregistreur de qualité. Et je peux toujours le mettre dans un sac à dos ou son équivalent et l'utiliser pour une prise de son incognito si besoin est. Je peux le mettre dans un sac banane et les gens pensent simplement que je suis des années 80.

Vous avez mentionné l'enregistrement d’armes et de voitures, dont le son est notoirement difficile à capturer. Comment procédez-vous ?


J'adore enregistrer les armes à feu. J'ai un super endroit dans le désert qui est généralement inhabité et comme il y a un peu d’écho sur les montagnes, j’enregistre le son de toutes les façons les plus folles. Je pose quelques micros vers la cible pour capter les ricochets ou le sifflement des balles. J'utilise généralement des micros moins chers au cas où, ou je les cache derrière des pierres et je prie.

Il peut y avoir de la poussière, alors j'essaie de conserver les enregistreurs dans des sacs une fois que j'ai tout installé. Comme le Zoom se contrôle par Bluetooth, je peux isoler l’équipement et tout enregistrer en le contrôlant depuis mon téléphone, ce qui est très pratique. Si je dois déclencher à la fois le pistolet et l'enregistreur, je peux sortir mon téléphone de ma poche et faire un réglage rapide sans avoir à marcher jusqu'à ma configuration, à poser le pistolet etc. J'ai aussi vraiment hâte d’essayer mon F6 avec quelques armes à feu. Avec l'enregistrement 32 bits à virgule flottante, je n'ai pas à me soucier de saturer l'enregistreur, ce qui est incroyable.

Pour les véhicules, j'aime avoir des micros synchronisés à la fois dans et hors de l’habitacle. De cette façon, lorsque je monte une scène de l'intérieur vers l'extérieur, cela se fait avec le même rapport de vitesse, le même régime et le même couple moteur, ce qui est très pratique.

Le secteur du divertissement est connu pour être extrêmement concurrentiel. Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui veut faire ce que vous faites ?


Il est évident que vous devez apprendre le métier, mais avoir un réseau vous ouvre des portes. Ne soyez pas timide. Ce n'est pas un métier pour les introvertis. Mettez-vous en évidence et montrez votre personnalité. Soyez différent et audacieux lorsque vous vous engagez. C'est essentiel. Une fois que vous y êtes, trouvez un mentor et travaillez dur, vraiment. Soyez le premier arrivé et le dernier parti. Dépassez votre fonction. Peu importe si au début vous ne faites qu’apporter les cafés ou autre, parce que quelqu'un va finir par se dire : « Bon sang, il est efficace. Il ferait un excellent assistant. »

Puis vous devenez assistant et vous leur fournissez tout ce dont ils ont besoin. Et ils se disent : « Waouh, c'est le meilleur des assistants, il devrait être monteur. » Et puis on devient le meilleur monteur son possible, et c'est comme cela que ça se passe. Peu importe les ressources qui vous manquent ou le peu de temps dont vous disposez, personne ne le sait. Ils ne voient que votre travail, et celui-ci vous représente, alors faites le maximum pour qu'il soit le meilleur possible.

Aux États-Unis, vous avez le choix entre le travail sur les dialogues ou celui sur les effets. Dans beaucoup d'autres pays, ce n'est pas le cas, mais ici à Hollywood, choisir une discipline est généralement la voie à suivre. Je connais beaucoup de gens qui n'ont jamais fait de dialogues. Même après des années d’expérience, j’ai dû repartir de zéro pour le montage des dialogues.

H3-VR in Nature


En quoi l'enregistrement ambisonique est-il utile pour ce que vous faites ?


On fait maintenant tous des trucs en Dolby Atmos, donc l'enregistrement avec le H3-VR est génial parce que j'ai une couverture complète de toute la pièce et je n’ai plus qu’à fournir cette piste directement à mon ingénieur qui aura une excellente base pour le mixage. Je vais également compléter cela en plaçant quelques grillons ou un oiseau ici et là. Le H3-VR est aussi idéal pour ceux qui font de la réalité virtuelle, car vous pouvez alors le faire suivre lorsque vous tournez la tête, et c'est tout simplement formidable.

Once you get your foot in the door, get a mentor, and then just work hard—and I mean really hard."

Mark LanzaSupervising Sound Editor, Sony Pictures
Mark Lanza Candid
Mark Lanza in the car with his equipment

Après tant d’années dans le son, qu'est-ce qui vous passionne et vous interpelle encore ?


J'aime changer de genre et de support. Je pense que cela me permet de rester dans le coup. J'aime monter un dessin animé ou une publicité de temps en temps, ou un jeu vidéo. J'aime aussi travailler sur les comédies. J'adore mélanger les genres. Chacun fait prendre à votre esprit une direction différente. J'ai fait un des films Massacre à la tronçonneuse (« Le Massacre à la scie » au Québec), et c'était vraiment génial. J'ai fait Independence Day et mes sons se sont retrouvés dans des jouets, dans un billard électrique et dans toutes sortes de trucs amusants. J'ai même fait un dessin animé dans lequel les personnages étaient des dinosaures, et mes sons de dinosaures se sont retrouvés dans des jouets. Je ne grandirai jamais, demandez à ma femme.

Mark Lanza Candid



Qu'est-ce qui vous enthousiasme dans l'avenir de ce secteur ?


J'attends avec impatience l'arrivée de tous les nouveaux monteurs. Je vois beaucoup de nouveaux talents arriver, et c'est formidable. Ils m’obligent à rester sur le qui-vive. Ils utilisent de nouveaux outils et de nouvelles façons de faire. J'entre dans un cinéma, j'entends quelque chose et je me dis : « J'aurais aimé faire ça. C'était vraiment super » . Cela me pousse à retourner dans ma propre salle, à comprendre comment ils ont fait et à voir si je peux faire quelque chose comme ça ou mieux et me l'approprier.

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